Les boîtes ne sont jamais vides
Grégoire Pauvert, Davide-Christelle Sanvee, Laure Melati Dekoninck


31 octobre 2025


Rue Baylon 17/19


Un grand merci à l’entreprise Balestrafic pour l’accès au site, à Pierre Musy pour le son, et à l’UPSA-Genève pour la conduite du camion.
    



                  
Les boîtes ne sont jamais vides invitait le public dans la halle de Balestrafic, au bout de la rue Baylon. Le parcours menait des zones de stockage extérieures jusqu’à une grande halle, avant de se resserrer dans un volume vertical formé par des containers empilés, presque clos. Dans l’obscurité, une voix s’élevait tandis qu’un faisceau lumineux glissait sur les parois métalliques, révélant les contours d’un espace de transit devenu scène. Sons, mots et lumières s’y déplaçaient comme des marchandises, dessinant un paysage du transport, de l’attente, du stockage. L’expérience oscillait entre la familiarité des containers et l’imaginaire lointain de leurs trajets. Des fragments d’actualités, diffusés par un petit camion télécommandé, reliaient ce lieu précis à l’échelle mondiale, celle des flux invisibles et des territoires traversés. Ce jeu d’échelle se prolongeait avec l’arrivée d’un camion réel, dont la lumière crue révélait la voix : Davide-Christelle Sanvee apparaissait, vêtue d’un costume conçu par Laure Melati Dekoninck, brouillant la frontière entre marchandise et corps, entre contenant et contenu. Les boîtes ne sont jamais vides, écrite et mise en scène in situ par Grégoire Pauvert, faisait des symboles logistiques le langage d’un monde en tension. Elle offrait une lecture critique de nos systèmes d’échanges, où la fluidité apparente masque les inerties du monde matériel, rappelant, en écho final, que “vides, les boîtes, ne le sont jamais”.




GREGOIRE PAUVERT

Grégoire Pauvert compose entre écriture, mise en scène et espace — il pense la dramaturgie comme un plan à habiter, un chantier à ouvrir et l’espace comme une forme de dramaturgie en soi, capable de faire dialoguer les corps, les voix et les récits au sein des structures qui modèlent nos comportements et nos façons d’occuper le monde. @gregpvt


DAVIDE-CHRISTELLE SANVEE

Davide-Christelle Sanvee explore le corps dans l’espace public, entre performance et jeu. Sa pratique s’appuie sur la présence comme un acte en soi : un geste direct qui interroge les cadres du regard, les rapports de pouvoir et la place qu’on accorde à certains corps dans nos espaces communs. @davide_christelle


LAURE MELATI DKONINCK

Laure Melati Dekoninck s’intéresse à la matière et au textile comme archives de mémoire: comment un tissu, une texture ou un costume témoignent de récits, tout en questionnant les héritages coloniaux des gestes, des savoir-faire et des représentations. @lauredekoninck


Iels se retrouvent ici pour croiser leurs outils et inventer un format qu’iels expérimentent pour la première fois ensemble. Leur approche est instinctive, concrète et située : partir d’un lieu, d’un contexte, et en écouter la charge politique et affective. Iels cherchent des manières de raconter autrement ce qui circule — les flux, les gestes, les interstices, les corps qui les traversent et leurs propres sensibilités.




Photographies : © Camille Wetzel